Solenne Piret a 29 ans, elle vit à Larchant, un petit village au sud de la forêt de Fontainebleau. Architecte à son compte, la jeune grimpeuse s’entraîne pour l’extérieur et pour la compétition… où ça ne plaisante pas : Solenne a remporté 3 fois les Championnats du Monde dans sa catégorie (ndlr : catégorie AU2 Paraclimbing – amputés avant-bras/déficience d’un membre). Rencontre !
On te sait très investie dans la promotion de l’escalade et de l’handi-grimpe ! Ta vision du circuit handi-grimpe aujourd’hui ? Et de l’handicap, en général, dans notre société ?
C’est officiel, on dit désormais « para-escalade ». C’est de la sémantique mais le terme montre qu’on avance ! Car « para » veut dire « parallèle », et c’est important pour ne pas cloisonner le handicap. De manière générale, le handicap est de mieux en mieux accepté, mais reste encore une « anormalité » pour beaucoup. Personnellement, je me demande bien ce que je ferais de deux mains… 😉 Tout est une question de point de vue !
J’ai lu dans l’une de tes interviews que ton objectif était « de faire de chacune de tes victoires une force à impact positif et motivant pour la société ». Ton credo est toujours d’inspirer & motiver l’autre en te dépassant toi-même ?
Oui, c’est toujours mon credo. Chacun a ses propres handicaps, même si l’on ne les appelle pas toujours comme tels. Je me vois comme la partie immergée de l’iceberg, car mon handicap est clairement identifié et je peux en parler sans que personne ne vienne remettre en question cette notion. J’entends souvent « j’ai telle ou telle appréhension et c’est handicapant pour… ». On ne naît pas handicapé, par-contre, on peut facilement se retrouver en situation de handicap.
De manière générale, le handicap est de mieux en mieux accepté, mais reste encore une « anormalité » pour beaucoup. Personnellement, je me demande bien ce que je ferais de deux mains… 😉 Tout est une question de point de vue !
SOLENNE PIRET
Ta journée-type ?
Je crois qu’il n’y a pas de journée-type. Cela va dépendre de la météo, des compétitions à venir, du travail que j’ai en parallèle…
Tes futurs projets ?
Pour cet hiver, j’aimerai grimper plus en glace. J’ai fait quelques sessions l’hiver dernier et j’ai adoré ! Pour les compétitions, il y a le Championnat du Monde en 2023, je vais m’entraîner pour.
Alors, ce van, il est fin prêt à voyager et à t’emmener vers de nouvelles destinations ?
C’est extrêmement long à faire, j’espère qu’il sera prêt pour cet été ! Gros road trip en perspective, en France et en Suisse pour sûr, et peut-être ailleurs… C’est l’avantage du van, il n’y a pas besoin de réserver ! (Par-contre, si tous les vanlifeurs pouvaient enterrer ou ramasser leur PQ, ça éviterait peut-être les ras-le-bol des habitants et par conséquent les barrières à 1,90m de partout et les arrêtés interdisant les stationnements de 22h à 7h… 😢)
Que viens-tu chercher sur le Salon de l’Escalade ?
Je viens rencontrer du monde ! Les discussions sont toujours enrichissantes. Et, pourquoi pas, trouver de nouveaux partenaires ?
Être « Ambassadrice du Salon de l’Escalade 2022« , cela représente quoi pour toi ?
C’est un honneur que d’être ambassadrice de cet événement qui rassemble les acteurs de l’escalade en France. Ça représente beaucoup pour moi, c’est une belle étape du voyage entrepris il y a quelques années pour promouvoir la para-escalade !
Un dernier message pour les jeunes grimpeurs qui te liraient ici ? Ton rêve, à l’heure d’aujourd’hui ?
Mon rêve, c’est les JO, entre-autres. C’est important d’avoir un rêve, et même plusieurs ! Ça permet d’avancer, de trouver la motivation, mais aussi de se réinventer. Un message : ne vous cloisonnez pas, restez ouverts à ce qui vous entoure, et vivez votre passion à fond. Les seuls regrets que vous allez avoir, c’est de ne pas avoir fait les choses.
Solenne chez #Stade2 : « Les rochers ne vous jugent pas »
🤷♀️ Tu es plutôt…
- … bloc ou falaise ? Bloc !
- … championnats du monde Paraclimbing ou JO Paralympiques ? JO Paralympiques.
- … free solo ou big walls ? Big walls !
- … thé ou café ? Café.
- … à aller voir la dernière expo d’art branchée sur Paris avec des amis ou à lire un bouquin à la bougie dans ton van ? Il y a un temps pour tout, mais lire un bouquin à la bougie dans mon van fait partie de mon quotidien !
Solenne Piret © Christophe Cazin 
Solenne Piret © Christophe Cazin
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